Croisière aux Antilles 7 : Clifton > Palm Island > Tobago Cays

Vendredi 9 décembre : Clifton Harbour > Tobago cays : Petit Rameau, Petit Bateau : 5MN / 130.

Énorme erreur que de baisser la garde en ce bas monde : A 7h30, deux  boys boat arrivent avec deux bidons de 15 gallons qu’ils n’arrivent pas à transvaser dans nos réservoirs pas suffisamment vides. Je demande le prix et on m’invite à me rapprocher du patron. Lequel patron, en la personne qui nous a offert la place au ponton  hier,  s’adresse à Patrick et lui demande 480$ par bateau. L’escroquerie est tellement énorme qu’il descend rapidement à 330$ par bateau et ne voudra plus rien entendre.

En fait, depuis notre départ de la Martinique, les moteurs ont tourné pendant 22h30 dont 3h00 au ralenti pour la charge batterie, et on peut surestimer notre consommation à 90 litres. 70l étant certainement plus proche de la réalité.  Notre plein  nous reviendra donc à 3.66$ du litre à Clifton Harbour au ponton du Lambis Bar et 1 € à la Martinique. Nous exprimerons toute notre rancœur à ce voleur l’assurant que nous  communiquerons largement sur sa malhonnêteté. 

Soit, nous venons de nous faire voler de plus de 200€ par bateau, la pilule est  dure à avaler, mais cela ne suffira pas à nous refermer sur nous même et ne plus apprécier les superbes régions  que nous visitons. Nous quittons vite Clifton Harbour pour mouiller à une demi-heure de là,  devant la plage privée de sable blanc de Palm Island. Je réussis la délicate manœuvre de prendre l’ancre dans le corps mort d’une bouée et nous passons plus d’une heure à nous dégager avec l’aide providentielle et monnayée d’un employé de Palm Island. 

Le soir va bientôt tomber et nous nous hâtons  de rejoindre les Tobago cays, Jean-Claude nous y attend et nous aide à prendre une bouée qu’il nous a réservée. Nous mouillons entre Petit Rameau et Petit Bateau à quelques centaines de mètres de Baradal, l’ile aux tortues.

Sur petit Rameau, un immense barbecue est construit en dur et quand nous arrivons sur la plage pour festoyer et déguster la langouste au barbecue, plus de cinquante personnes sont déjà installées.

Le planteur à volonté précède le plat de crudités locales et le traditionnel  plat de lambis, encore meilleur que la veille.  Puis arrivent d’énormes langoustes cuites au barbecue  et leur pommes de terres garnies de légumes locaux. Malheureusement, nous n’aurons pas terminé la dernière bouchée qu’un énième grain nous tombe dessus  et  casse la joyeuse ambiance.

Retour au bateau en annexe, le courant et le vent d’Est lève une jolie houle contraire qui va mouiller les culottes et provoquer quelques beaux fous rires.

Samedi 10 décembre : Journée dans les Tobago Cays :

Nous commençons à accuser la fatigue de nos 10 premiers jours de découvertes  et cette journée de break va nous faire grand bien. Petite baignade matinale et « plongée » sur la rive de Petit Rameau, Nous découvrons une multitude de poissons multicolores qui nous donnent l’impression de nager dans un aquarium. Le courant est fort et il est difficile de le remonter sans palmes.

Premier voyage vers Baradal, l’île aux tortues  Une belle houle, bien que cassée par la barrière de corail, nous secoue lors de la remontée du courant. Nous passons à quelques mètres de notre première tortue géante. Elle sort la tête pour respirer, nous regarde et sans tarder,  sonde dans les quelques mètres de profondeur du canal. Une ligne de bouées  limite l’accès aux gros bateaux. Nous la contournons pour accoster sur la partie Sud d l’île qui n’est qu’une grande langue de sable blanc. Ce lieu hyper visité ne semble pourtant pas abîmé par l’homme. Le nord de l’île est montagneux et nous partons en excursion vers le sommet conscient de notre chance de pouvoir jouer au Robinson Crusoé. Rencontre avec de jolis oiseaux, qui ne s’effarouchent pas de notre présence. Au hasard d’un tournant de chemin, perchés à quelques mètres de hauteur, deux Iguanes se restaurent de feuilles d’arbre nous ignorant royalement. Nous sommes dans un autre monde.  De retour par le versant Est de l’île, j’enjambe une grosse planche de bois recouverte de pousse-pied. Dommage que nous soyons dans une réserve, nous nous serions régalés.

Je rentre au catamaran pour laisser l’annexe à l’équipage qui n’est pas encore sorti. J’apprends que parmi l’équipage d’un de nos catamarans, certains ont présumé de leur force et ont eu des difficultés à rentrer au bateau à la nage.  Peur rétrospective aussi quand on me relate que lors d’une « aide » apportée par une annexe, une palme a été abîmée par l’hélice du moteur hors-bord.

Les rangers font le tour des bateaux au mouillage sur bouée, et prélève leur dîme. Nous leur cédons volontiers notre participation car la zone, bien qu’ouverte au public, est remarquablement protégée. Ils interpellent un pêcheur  sur un bateau voisin et lui confisque  sa belle canne de mer. Il est interdit de pêcher dans l’aquarium! Nous ironisons sur l’avenir de la canne qui n’est sans doute pas perdue pour tout le monde.

Dans l’après-midi, nous repartons vers la barrière de corail. Nous ancrons l’annexe et  visitons quelques belles patates de corail. Bien que nous nous satisfassions de nos belles découvertes, nous savons que la météo venteuse et pluvieuse de ces derniers jours, ne nous laisse pas apprécier les décors dans leurs plus belles couleurs. Une raie, pas très grosse passe par là. Et complète notre tableau de chasse visuel.

Et puisque c’est comme ça, que nous ne parvenons pas à pêcher le moindre poisson depuis notre départ, ce soir, c’est pâte au thon en boite heureusement précédé du ti-punch.

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