Croisière aux Antilles 10 : Béquia > Saint Vincent : Chateaubelair bay :

Mardi 13 décembre : Béquia > Saint Vincent : Chateaubelair bay : 20 MN /194.

Avant notre  départ du Marin, nous sommes allés nous enregistrer aux services de douane et d’immigration car pour chaque pays traversé, il est obligatoire de satisfaire aux clearances d’entrée et de sortie. Avec le précieux sésame, nous avons pu nous faire enregistrer à Béquia lors de notre premier passage, et nous ne pourrions pas entrer dans un nouveau pays sans satisfaire à la clearance de sortie que nous allons chercher ce matin.

8 heures, nous sommes devant le bureau des douanes, une jolie employée nous affirme que le bureau ouvrira à 11 heures. Oups : le temps de repenser notre projet pour la journée et le bureau s’ouvre. La jolie employée et ses amies décorent la salle et le sapin de Noël qui nous parait incongru tant l’hiver aux Caraïbes est différent du nôtre. Les hommes, bien ajustés dans leur uniforme, nous reçoivent avec toute la raideur qu’exige l’importance de leur poste. En à peine plus d’une heure, les trois bateaux sont à jour et sont autorisés à quitter les eaux territoriales de Saint Vincent.

A 10 heures, nous quittons Port Elizabeth, Le vent a mis un peu de Sud dans son Est  ainsi que l’aurait dit Bernard Moitessier. Il souffle à 20 nœuds et nous pousse au grand largue. Toutes voiles dehors, nous enregistrons de jolies pointes à plus de 8 nœuds dans le canal de Saint Vincent. Deux heures plus tard, nous sommes devant Kingstown, la capitale de Saint Vincent, et rapidement les moteurs prennent le relai de la poussée vélique. L’île est très montagneuse et nous sommes surpris de la trouver si verte de la mer jusqu’aux sommets. Pourtant assez loin de la côte, nous sommes régulièrement interpellés par des boy-boats qui viennent à la rame à notre rencontre pour nous proposer leurs services au mouillage.

Arrivés devant Chateaubelair, le boy-boat nous choisit un emplacement réputé tenir au vent instable mais puissant sous les grains. Il propose aussi de nous emmener prendre une douche sous une cascade voisine. Nous déjeunons rapidement car la visite dure plus de deux heures et la nuit tombe vite. Deux grains nous arrosent au cours de ce repas et je décide de rester à bord pour veiller sur le mouillage car notre traceur sur Navionics me laisse des doutes sur la qualité de notre ancrage. Patrick sur Aves et Christian sur Baradal restent aussi à bord pour sécuriser leur bateau du risque de dérapage et de visites d’autochtones  mal intentionnés.

Les équipages reviennent à la nuit, ravis et trempés jusqu’aux os. Les photos de cette ballade mémorable en diront plus que moi qui n’en étais pas.

A bord, petits bricolages, vaisselle, et rencontre d’un petit marchand ambulant sur sa barque à rames. Nos soutes sont encore pleines des excédents que nous avaient donnés, au Marin, les passagers d’un catamaran avant de le quitter. Je fais une estimation de nos besoins et lui donne plusieurs kilos de pâtes, de riz, farine, boites de conserves, biscuits et sirop de fruits divers. Méfiant au départ, il comprend que c’est cadeau mais que nous nous régalerons bien des quelques bananes qu’il voulait nous vendre. L’affaire est entendue, Nous protégeons le carton de vivres du mieux que nous pouvons car les grains se succèdent à un rythme qui devient franchement désagréable. 

Un extraordinaire lever de lune dans les cocotiers,  à 100 mètres au-dessus de nos têtes, couronne cette journée déjà si riche en découvertes de toutes sortes. La nuit sera un peu chaotique sur nos mouillages peu fiables et sous les grains incessants.

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